Les policiers sont-ils des fonctionnaires comme les autres?

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Alors que le terme de ’racisme d’État’ pour désigner les discriminations structurelles qui touchent les non-blanc.he.s dans notre société fait de plus en plus consensus au sein de la gauche radicale, un autre danger guette: celui de penser ce ’racisme d’État’ comme un phénomène complètement impersonnel qui serait d’abord le fruit d’une entité abstraite.

Les fonctionnaires seraient ainsi des agents non-autonomes, dégagés de toute responsabilité dans la production et la reproduction des discriminations racistes.

Cette vision aseptisée du rôle des institutions et de leurs agents conduit à une impasse. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la Police. Loin d’être les garants de la ’paix civile’, les fonctionnaires de police sont d’abord le ’bras armé’ de l’État au sens premier du terme.

Ce sont eux les premiers à mener l’offensive sur le terrain et à réclamer davantage de moyens pour réprimer et pour discriminer comme nous avons encore pu le constater lors des récentes ’manifestations sauvages’ de policiers pour réclamer plus d’armes et le permis de tuer.

Les militant.e.s de l’antiracisme politique ne peuvent pas faire l’économie d’une véritable réflexion sur la nature de l’État et de ses agents. S’il est vrai que les autres fonctionnaires ne sont pas exempts de responsabilité dans la production et la diffusion du racisme dans notre société, une question reste cependant en suspens: les policiers sont-ils des fonctionnaires comme les autres - Quelle place occupent-ils dans l’appareil d’hégémonie mis en place par l’État et quel est leur rôle lorsque cette hégémonie vient à se fissurer ?